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La Lanterne
17 février 2008

Les Fils de l'Homme (Alfonso Cuaron, 2006)

lesfilsdelhomme01Mais où va le monde ? Une des fonctions du cinéma est d’essayer de répondre à cette question existentielle en proposant des visions diverses et variées sur ce que sera le futur. Dans une première optique, le cinéma des années 80-90 nous a démontré comment la science finirait par dominer la situation (Blade Runner de Ridley Scott, A.I. de Steven Spielberg,…). Les années 2000 proposent une nouvelle vision du monde. La sortie de Nausicaa cet été (une œuvre datant pourtant de 1984) serait l’incarnation parfaite de ce mode de pensée. Et si la nature reprenait ses droits ? Miyazaki, véritable visionnaire, avait déjà compris que la science n’était pas la seule issue. Cuaron approfondit la question dans Les Fils de l’Homme, un sujet à des années lumières de son dernier film, Harry Potter et le Prisonnier d’Azkaban.

lesfilsdelhomme02La punition suprême. Cuaron est très clair sur ce coup, on comprend son optique dès les premières minutes du film lorsqu’un journaliste annonce à la télévision l’assassinat par des terroristes « du plus jeune être humain au monde ». Une nouvelle qui bouleverse toute la planète. La conclusion est imminente : les maladies contagieuses ont envahies la planète et l’humanité a atteint le point de non-retour : elle est devenue stérile. Le propos est difficilement maîtrisable mais Cuaron s’en empare pour en faire un récit tout à fait crédible. A l’heure où le gouvernement plébiscite l’achat du « kit de suicide », les hommes ont perdus tout espoir. Privé du besoin primordial de reproduction l’être humain perd sa valeur d’être vivant. C’est tout naturellement que l’environnement aussi en prend un coup : le monde n’est plus qu’une déchetterie géante. Seule la Grande-Bretagne s’en est sortie en se transformant en état totalitaire. Elle se retrouve évidemment submergée d’immigrés. Cuaron nous dépeint un monde où le terrorisme règne en maître et où l’homme est condamné à ne plus penser à son avenir. Un monde où les mots d’ordre sont « violence » et « anarchie ». L’espoir a disparu… et pourtant il existe encore puisque quelque part dans le monde, une femme donne naissance à une petite fille. Evénement qui ne s’est pas produit depuis plus de 18 ans.

lesfilsdelhomme03Démarre alors l’établissement d’un complot terroriste vite transformé en road-movie dynamique pour sauver le nouveau « messie » (clin d’œil quasi-comique fait à la religion). Alfonso Cuaron n’épargne rien ni personne. Sa mise en scène est d’une violence justifiée, accentuée par l’usage (un peu abusif) de la caméra portée. Les décors (évitant volontairement l’aspect « science fiction ») collent parfaitement au ton et à l’apocalypse qui fait rage. Cuaron a gagné son pari : on a peur de ce qu’il nous raconte ! D’autant plus que l’acteur principal, Clive Owen, est débordant d’humanité malgré l’animalité qui fait rage autour de lui. Il est accompagné par des seconds rôles de qualité : la jeune Claire-Hope Ashitey, Julianne Moore et le non moins oubliable Michael Caine. Et même si parfois la trame « road-movie » semble maladroitement répétitive (surtout vers la fin), les scènes sont généralement bien tournées (nombreux sont les plans-séquence). Il en demeure une superbe fresque futuriste à voir par toute personne se sentant un tant soi peu concerné par l’avenir de l’homme.

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