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La Lanterne
26 février 2008

Le Péril jeune (Cédric Klapisch, 1994)

Bruno, Momo, Alain et Léon se retrouvent plusieurs années après avoir quitté le lycée à l'occasion de l’accouchement de Sophie, la compagne de leur meilleur ami, mort d’une overdose une semaine auparavant.

leperiljeune01Le Péril jeune laissait déjà entrevoir ce qui ferait plus tard les faiblesses des films de Klapisch, à commencer par ce public visé (les jeunes) qui aujourd’hui n’a pas changé. C’est en conséquence que la légitimité de l’auteur se trouve encore et toujours compromise. Néanmoins, on reconnaitra son sens de l’accroche puisque de nos jours, attirer l’attention n’est plus chose aisée. Malheureusement cela se fait au sacrifice de certains éléments majeurs qui font la qualité d’une œuvre. Ainsi, le cinéma de Klapisch se veut social mais reste caricatural. Il s’amuse à lister les clichés d’une génération aujourd’hui trentenaire : un lycée moche, des profs débiles et sans répartie… ça va un moment mais l’abus finit par lasser. Alors bien sûr certains éléments méritent d’être sauvés, c’est le cas pour sa peinture de l’instabilité juvénile (les rapports à l’amour, au sexe, les réactions politiques, etc.). Mais la forme est extrêmement faible (le système de flash-back est loin d’être novateur), le rythme est mou, et inévitablement le tout nous paraît aujourd’hui bien démodé. Aucune prise de risque, le cliché est autant présent dans le fond que dans la forme.

leperiljeune02Klapisch est aussi l’un de ces auteurs qui se soucient peu des détails nécessaires à la perfection d’une œuvre (la lumière, les raccords, le langage du cadre). Des éléments qui lui semblent mineurs mais qui compromettront à coup sûr son passage à la postérité. En cela, il serait tant d’évoluer puisque son Paris accumule encore trop d’erreurs de ce genre. Quant à comparer l’œuvre présente et l’œuvre passée, avouons tout de même que le réalisateur a fait des progrès en ce qui concerne la direction d’acteurs (sur ce plan, Le Péril jeune est une vraie catastrophe).

Dans l’ensemble le film peut faire valoir une minime légitimité « historique » en ce qu’il capte l’humeur d’une génération. On lui reconnaitra aussi le mérite d’avoir révélé au grand jour le talent de Romain Duris. Mais quant à la légendaire poésie des films de Klapisch… j’ai beau chercher, je ne la vois toujours pas.

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