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La Lanterne
26 février 2008

Shakespeare in love (John Madden, 1998)

shakespeareinlove01John Madden est essentiellement (voire uniquement) connu pour son Shakespeare in love qui aura fait pleurer tant de ménagères et de membres de l’académie des Oscars (7 à son actif) lors de sa sortie en 1998. S’inspirant des Autant en emporte le vent, des Titanic et autres grandes histoires romantiques du genre, les producteurs montrent qu’ils ont bien compris comment percer le système hollywoodien ! Retour en 1593, le temps où William Shakespeare n’était encore qu’un poète à la réputation inexistante. Harcelé par son commanditaire, il est sensé écrire une comédie intitulée « Roméo et Ethel, la fille du pirate ». Mais dénué de muse inspiratrice, l’homme ne peut écrire mot. De son côté la jeune Lady Viola voue un culte à Shakespeare dont elle admire les sonnets. Malgré la formelle interdiction aux femmes de monter sur scène, elle rêve de devenir actrice. Se travestissant en homme elle parvient à décrocher le rôle de Roméo dans la dernière pièce de l’illustre auteur. Mais William n’est pas dupe et ne tarde pas à découvrir l’imposture… et à en tomber amoureux.

A la différence d’Autant en emporte le vent ou de Titanic qu’on citait plus haut, Shakespeare in love n’innove en rien ; preuve de la toute bête application d’une recette qui porte ses fruits. Néanmoins le film ne nous est pas antipathique pour la simple et bonne raison qu’il ne se prend pas au sérieux. De ce fait, on accepte la dimension légendaire qui nous est proposée : à savoir que Roméo et Juliette est inspiré d’éléments autobiographiques. Un angle amorcé par le lyrisme de la musique, la splendeur des costumes, la teinte de la photo et la pagaille des décors. On rattachera à l’irréalisme du conte les situations abracadabrantesques telle que l’apparition finale de la reine Elizabeth (Judi Dench particulièrement effrayante) dans les gradins, évidemment au bon endroit et au bon moment ; élément déclencheur d’une fin assez insipide.

shakespeareinlove02Shakespeare in love est l’exemple-type de la bancalité du système hollywoodien. Le pari est de taille (il suffira pour s’en assurer de jeter un œil sur le casting) mais ne se base sur aucun style ou propos suffisamment solide. Si le tout tient la route c’est uniquement grâce à un scénario assez habile car sans temps mort. En rien la mise en scène ne viendra lui apporter un soutien quelconque (pour preuve le thème de l’ambigüité sexuelle qui reste bêtement en surface). Le casting témoigne tout autant du manque d’identité de l’œuvre tant les rôles sont partagés entre britanniques (le fade Joseph Fiennes et les talentueux Judi Dench, Colin Firth, Imelda Staunton, etc.) et américains (Gwyneth Paltrow, Ben Affleck, etc.). Dommage. Le projet aurait pu être une véritable réussite entre les mains d’un véritable auteur.

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