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La Lanterne
17 avril 2008

Dans la vie (Philippe Faucon, 2007)

danslavie01Philippe Faucon fait son petit bonhomme de chemin depuis le début des années 90. Cinéaste intelligent, il construit ses films autour de personnages forts (Sabine, 1992) et aborde des sujets qui lui sont particulièrement chers. Parmi eux, la condition de vie des immigrés en France. A ce jour son film le plus connu, La Trahison, sorti en 2006, traitait de la guerre d’Algérie. Si avec Dans la vie le ton change du tout au tout, l'oeuvre est sans conteste signée du même auteur. Deux algériennes en France : une arabe, une juive. Confrontation.

Cela fait plusieurs jours que Selima se charge des soins infirmiers d’Esther, femme âgée de confession juive qui passe ses journées dans un fauteuil roulant. Alors que son énième dame de compagnie en vient à rendre son tablier, Selima propose au fils d’Esther les services de sa mère, Halima, musulmane pratiquante.

danslavie02Si le sujet n’est pas révolutionnaire, il a toutefois le mérite d’être original. Les comédiens sont des non-professionnels (Faucon joue d’ailleurs lui-même le fils d’Esther), conférant à l’ensemble une humeur réaliste assez crédible. Fidèle à lui-même, le réalisateur a pour ambition première de construire le propos autour de personnages solides car symboliques. La sobriété est pourtant de mise, dans la mise en scène comme dans le traitement scénaristique. Mais le parti pris est vite accepté et une magie inattendue, légère et discrète émane très rapidement. C’est avec une simplicité presque déconvenue que les personnages sont mis en valeur, admirables car sobres tout en étant évocateurs. Pas un mot plus haut que l’autre, pas de conflit direct (s’il en est un, il est ailleurs qu’en France). Bref, prise de risque ou solution de facilité, le propos du réalisateur aura pris forme quoi qu’il en soit. Une sortie au hammam, un massage de pieds, un partage de souvenir, un repas en famille au restaurant : Faucon traite de son sujet au travers d’anecdotes simples mais suffisantes. L’amitié entre Esther et Halima saute aux yeux dans une scène finale merveilleuse de sobriété (et en cela tout à fait crédible). En arrière-plan deux religions qui, sans être souillées, se retrouvent en mode mineur sur un pied d’égalité. Alors certes, Dans la vie n’est pas un chef d’œuvre (ce n’est d’ailleurs pas non plus une véritable comédie comme l’annonçait l’affiche), mais lorsque le propos est aussi léger, intelligent et sincère, on ne peut qu’être conquis.

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